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Somewhere between here and now d'Olivier Boonjing

Publié le 14/07/2009 par Anne Feuillère / Catégorie: Critique

Objet flottant doucement identifié

 

Premier long métrage, seul film belge en compétition officielle au Festival Européen de Bruxelles, Somewhere between here and now a débarqué comme ça, sans distributeur, autoproduit, venant un peu de nulle part, petit ovni un peu tremblant sur ses quilles fragiles. Accueilli chaleureusement, il a reçu le prix Prime Télénet du Meilleur film, un prix décerné par le public qui lui garantit sa diffusion.

Somewhere between here and now  d'Olivier Boonjing

Modeste et simple, Somewhere between réussit peut-être à toucher et émouvoir parce qu’il assume clairement ses ambitions, son propos et ses fragilités. Peut-être aussi qu’il creuse, sans vouloir les résoudre, quelques-unes des questions qui hantent notre époque. Au-delà de son titre qui en dit déjà long, en quelques plans, le film a posé ses bases : de retour de Thaïlande, Louise erre entre un aéroport et un hôtel avant de revenir à Bruxelles se perdre dans les rues, les cafés, les lieux anonymes et publics. Comment revenir chez soi ? Qu’est-ce qu’habiter une ville ?Elle croise un jeune homme qui lui, tente de partir, mais se met à la suivre.

Dans une ville un peu fantomatique, en quête d’eux-mêmes, entre partir et revenir, tous deux se rencontrent, errent, croisent d’autres personnes, se confient, se laissent porter par une nuit qui s’achemine doucement vers une aube qui ne dénouera rien, mais sera déjà un lendemain.
Si le film ne manque ni d’humour (des personnages croqués avec délices comme cet ex-chauffeur de taxi) ni d’inventivité (pas un seul champ contre-champ, ou presque), que ses comédiens sont beaux de tous leurs non-dits, et qu’ils éclairent la nuit du film d’une certaine innocence (Lucie Debay et Arieh Worthalter), que certains plans sont d’une grande justesse (ces trouées de lumière dans la nuit ou cette aube au matin près d’un canal), le film d’errance urbaine est désormais un genre à part entière depuis qu’un pan du cinéma américain des années 80 et quelques grands noms en ont fait leur marque de fabrique (Jarmush, Wenders…).

Là où Somewhere between here and now fait mouche, c’est qu’il évite justement, de trop se référer à ces grands noms sans pour autant ignorer leur héritage. Il assume ses vides et ses pleins. Modeste, honnête et simple, il va, tranquillement, le long des questions qu’il égrène, au risque de l’évanescence. Mais un risque assumé qui fait son charme.
www.somewhere-themovie.com

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