Le Grand chien courant saintongeois de Patrice Bauduinet
Le dépouillement
Une table vide dans une pièce vide. Un homme rentre dans la pièce, âgé mais encore vigoureux. C'est Marcel Piqueray. Un des derniers représentants du surréalisme belge. De sa poche, il sort un papier plié en quatre et commence à lire. Un de ses poèmes, écrit dans les années trente. C'est le grand chien courant saintongeois. Un titre qui swingue, flirte avec les assonances. Dans ce texte surréaliste, où le sens n'est pas ce qu'il est habituellement, divers éléments de la vie quotidienne, et autres, sont rapportés au grand chien courant saintongeois. Jusqu'à l'absurde, jusqu'à la nausée. Le poème ne s'achève-t-il pas par un retentissant « Et merde au grand chien courant saintongeois! »? L'homme replie son papier, se lève et quitte la pièce. Ainsi fut capté, quelques temps avant sa mort, l'image, l'être et le génie de Marcel Piqueray. Ce petit film réalisé dans le cadre d'une série sur 52 personnalités belges représente les seules images filmées que l'on possède aujourd'hui du poète et directeur de la légendaire revue Phantomas. Tel qu'en lui-même.