"Tous les Crétois sont des menteurs, disait Hérodote le Crétois !"
Difficile de raconter le fantasque jeu de massacre de The Bloody Olive, parodie du film noir (et blanc) où les complices ne cessent de se trahir, les ennemis de se démasquer et les morts de se relever... Réveillon de Noël 1951. Kitsch, feu ouvert et chandelles.
The Bloody Olive de Vincent Bal
A l'idée d'un tête-à-tête romantique, Werner (Chapon melon) et Mylène (Bottes de cuir) sifflotent. Dring...
Collègue de Werner et troublion de service, Sam réussit son coup : Mylène se tape l'infarctus voulu. Mais alors que les criminels se congratulent, elle rouvre les yeux : Sam l'avait mise au courant du morbide projet de Werner, qui se prend quelques pruneaux... pour mieux ressusciter à son tour. Et ainsi de suite. Qui est qui, et avec qui ? Deux hommes, une femme, mille et une possibilités. Inspiré par la bande dessinée Imbroglio de Lewis Trondheim (Les Inrockuptibles), Vincent Bal enchaîne jusqu'à l'étourdissement les coups de théâtre et retournements de situation. Alors que se superposent et s'emboîtent les pièces d'un plan machiavélique alambiqué jusqu'à l'absurde, on finit par rire de l'esprit humain, tortueux à l'extrême. Succulente d'humour noir, l'olive restera pourtant en travers de la gorge du dindon de la farce : Sam est arrêté par la police, qui guettait derrière ce décor de carton-pâte. On comprend soudain le jeu (expressément) théâtral des acteurs, dans un monde en trompe-l'oeil, froid et calculateur, où tout n'est que comédie et noeud de mensonges.