Jia Zhang-Ke (The World) avec Hou Hsiao-Hsien (Les Fleurs de Shangaï) et Wong Kar Waï (2046), compte parmi les trois plus grands cinéastes chinois actuels (1). Julien Selleron, jeune cinéaste français ayant fait ses études à l’INSAS a eu l’occasion de rencontrer Yu Lik-Wai, étudiant en cinéma venu de Hong-Kong étudier le cinéma à Bruxelles. Ce dernier, rentré chez lui est devenu le chef opérateur et producteur de Jia Zhang-Ke. Et ce, dès Xia-Wu, artisan pickpocket (Prix de l’Age d’or).
Il y a deux ans, lors du tournage de The World, Julien Selleron, invité par Yu Lik-Wai et Jia Zhang-Ke en Chine, en a profité pour réaliser un portrait du chef de file des cinéastes indépendants chinois. Un film d’autant plus passionnant que Jia Zhang-Ke est l’un de ces réalisateurs qui a bousculé l’esthétique et la thématique d’un cinéma qui oscillait jusqu’alors (si l’on excepte Le cerf-volant bleu, de Tian Zhuangzhuang, interdit de tourner pendant prés de dix ans par la censure) entre une approche officielle de la mémoire visuelle (de la propagande pour être précis) et les reconstitutions historiques se passant sous la dynastie des Song, des Ming ou des Mandchous ou évoquant les différences de vie entre ville et campagne.