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Valéry Rosier, réalisateur

Publié le 05/12/2006 par Grégory Cavinato / Catégorie: Entrevue

Né à Ixelles le 8 décembre 1977, il entre en 1996 à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve où il entreprend des études d’Ingénieur de gestion dont il sort diplômé en 2001. Après quoi, il entreprend, à l’Institut des Arts de Diffusion à Louvain-la-Neuve, des études de réalisation-cinéma où il réalise notamment : Deux minutes de retard  (2004) fiction-16mm (8 min) et Yeti (2005) fiction-35mm (12 min), son film de fin d’études. Il est membre de la troupe de théâtre « Athalie » depuis 1999. Il y a joué dans diverses pièces dont  Troïlus et Cressida  de Shakespeare, mis en scène par Marc Léotard. Il intègre, en parallèle, la troupe « L’Etincelle » en 2001 où il joue Douze Actes Impurs de Stefano Disegni, mis en scène par Victor Scheffer. Il suit, depuis l’été 2000, divers stages à l’Académie d’été de Neufchâteau, notamment les cours de Boris Rabey et de Benoît van Doorslaer.

Valéry Rosier, réalisateur

 Cinergie : Peux-tu te présenter et nous résumer ton parcours ?
Valéry Rosier : Quand j'étais petit, je ne pensais pas du tout au cinéma. Comme beaucoup de garçons, je rêvais de devenir footballeur. J’ai fini par faire des études d’Ingénieur de Gestion. Je n’aimais pas ces études, et c’est en voulant les fuir que j’ai commencé à faire du théâtre. J’ai joué dans quelques pièces et je suis vraiment tombé amoureux de la scène. J’étais bien décidé à étudier le théâtre en sortant de ces études d’Ingénieur. A quelques jours de la date limite d’inscription à l’IAD, au lieu de cocher option théâtre, j’ai coché option réalisation, sans trop savoir pourquoi et sans trop m’y connaître en cinéma (mon film préféré était alors La Grande évasion, que je regarde encore avec plaisir). J’ai vraiment découvert le cinéma à partir de cette année-là.

C. : Quel est le cinéma qui t'inspire? Les films ou cinéastes qui t'influencent ?
V. R. : Pour un type qui n’a encore fait qu’un film de fin d’études, c’est un peu gros de parler d’inspiration, néanmoins, il y a des réalisateurs qui me font vibrer, dont les films ne me laissent pas indemne. Il y a d’abord Claude Sautet et Ettore Scola. J’aime la vulnérabilité de leurs personnages, ces sont de vrais explorateurs des failles humaines. Et puis, j’ai découvert les Cassavetes, Haneke, Watkins, Ulrich Seidl. Plus proche de chez nous, certains nouveaux réalisateurs belges comme Joachim Lafosse ou Bouli Lanners ont des univers qui me touchent particulièrement.

C. : Quel a été le point de départ de Yeti ? D'où t'est venue l'idée?
V. R. : C’est parti d’une rencontre. J’ai passé ces dernières années beaucoup de temps dans les homes. C’est là que j’ai rencontré une femme qui avait toute sa tête sauf qu'elle avait voulait absolument rejoindre son mari décédé à sa caserne. Elle était très touchante. C’est à partir de ça que j’ai construit le film. C’est devenu l’histoire de trois femmes dans une voiture avec le deuil en toile de fond, ou plus exactement le déni du deuil. La rencontre entre une femme de 40 ans qui n’accepte pas sa récente séparation, qui refuse de recommencer une nouvelle vie seule et qui fait tout pour ne pas aller visiter son nouvel appartement. Et une vielle femme errant sur les routes belges et qui veut rendre son clairon à son mari militaire qu’elle croit toujours vivant. J’aimais l’idée de faire un road movie sur 2km.

C. : Peux-tu nous parler de Anne-Marie Van Acker?
V. R. : C’est la femme qui joue le rôle de Yeti, la dame âgée. Il s’agit de ma grand-mère. Je l’ai « castée » parce que l’actrice initiale s’est retrouvée à l’hôpital la veille du tournage… Malgré ces 84 ans, elle est tombée amoureuse d’une bonne partie de l’équipe (formidable) du film.

C. : Quelles sont les difficultés que rencontre un jeune réalisateur belge pour monter (ou montrer) son film en sortant de l'école?
V. R. : La première difficulté, c’est de gagner sa vie et de devoir choisir quand travailler pour les autres et quand trouver du temps pour soi.

C. : Quels sont tes projets?
V. R. : J’écris un nouveau court métrage et j’ai la chance de faire pas mal d’assistanat.

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