Le style qu' affectionne Yaël André est une sorte de burlesque féminin qui se fiche carrément du cloisonnement fiction / documentaire. Elle rêve de trouver une méthode pour réaliser un film imprévisible, c'est-à-dire capable de «susciter l'émotion d¹une ravissante brume matinale au travers de la gaze d'une moustiquaire» selon l'expression de Nabokov, et où «la réalité serait le plus court chemin de notre inquiétude au miracle» pour paraphraser Ernst Moerman.
La diffusion de ses films suit un parcours fécond et zigzagant: son dernier film, Quand je serai dictateur, a remporté plusieurs prix (dont un prix de peinture : le Magritte du documentaire) et a conquis des sympathisants au-delà des frontières fermées de l'Europe : il a été traduit dans une douzaine de langues (dont le chinois de Taïwan, le catalan, l'albanais ou le turc). Mais le scénario de ce film l'a rattrapée dans la réalité: elle lutte aujourd'hui pour essayer de concilier ses différentes existences (càd entre autres: professeure de cinéma, cinéaste et campagnarde).