Il pleure dans mon cœur
Joachim Lafosse, réalisateur des extrêmes, sonde l'âme humaine pour mettre sur la place publique des sujets profondément personnels. Ses films dénoncent des relations familiales malsaines, génératrices de violence. Que ce soit l'hystérie fusionnelle d'un père qui n'a plus que son fils pour le raccrocher à la vie, mais qui l'étouffe au sens figuré et propre par son trop plein d'amour dans Folie privée, ou l'amour entre deux frères qui se transforme en haine, obsédés par leur mère qui ne sait pas prendre sa place d'adulte et imposer les limites du respect dans Nue propriété, ou encore des parents démissionnaires livrant pieds et poings liés leur adolescent sur l'autel de l'expérimentation dans Elève libre. Fort de ce passé cinématographique déjà chargé, le réalisateur trentenaire s'est emparé d'un fait-divers qui a secoué toute la Belgique (l'affaire de l'infanticide de Nivelles), et a voulu comprendre ce qui peut pousser une mère à reprendre la vie qu'elle a donnée.