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Dérapages de Pascal Adant

Publié le 01/12/1998 par Théo Salina / Catégorie: Critique

Dans l'aube pâle, une rangée de cuberdons s'éveille... L'autoroute est déserte, les oiseaux chantent. Et les "petits clous", moqueurs, de tirer la langue - eh eh ! - au premier rhino-routier qui les évite de justesse et s'écrase dans le décor pastel de Pascal Adant.

Dérapages de Pascal Adant

Moins drôle: le chauffard suivant les frôle de si près qu'à la limite de l'infar', ils s'épongent le front et claquent des dents. Et ce n'est que partie remise: éjectés tour à tour à mille kilomètres à l'heure, ils n'iront pas tous éborgner la lune et faire un clin d'oeil à Méliès.

Parfaitement alignés, ce sont des victimes désignées qui, dans un dernier gloup, se font aplatir sur le bitume. Seul le petit dernier de la file terminera son quadruple salto dans les fonds vaseux d'une rivière. Barbotant comme un poulpe parmi les conserves et les squelettes de poissons, il finit sain et sauf, ronronnant au pied d'un phare rayé rouge et blanc, une lumineuse et rassurante maman... Coup de coeur bredouille, l'ironie joyeuse de l'adorable Dérapage ne sert-elle pas mieux la prévention routière que l'émission Traffic et la moustache sévère du colonel de Bruyn ?

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