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Parfum d'une fleur lointaine de Aya Tanaka

Publié le 07/01/2010 par Dimitra Bouras / Catégorie: Critique

Aya Tanaka, une jeune documentariste japonaise immigrée à Bruxelles, retourne aux sources de son histoire comme souvent lorsqu’on s'éloigne de ses racines.

Parfum d'une fleur lointaine de Aya Tanaka

Le regard transformé par le prisme de l'éloignement, Aya est mal à l'aise face à l'attitude officielle du Japon avec les pays voisins, la Chine et la Corée. L'arrogance japonaise envenime les relations de la région. À la recherche d'explications, elle découvre que l'armée nippone abandonna, lors de sa capitulation à la fin de la deuxième guerre mondiale, des armes chimiques enfouies en Mandchourie. Cinquante ans après, à Qiqihar, en Chine, des ouvriers déterrent, dans un chantier, des bidons de gaz toxique.
Un des ouvriers n’y survit pas, les autres sont contaminés, développant des maladies cutanées douloureuses qui rongent, petit à petit, peau, muscles et nerfs. Ces mutilés d'une guerre faite par leurs grands-parents, demandent, avec l'aide d'une association citoyenne japonaise, des dédommagements au gouvernement nippon. Ils l'accusent de ne pas avoir révélé, aux autorités chinoises, la présence du gaz mortel connu sous le nom de gaz moutarde, l'ypérite. L'ypérite, du nom de la première ville où l'arme chimique a été utilisée, est un gaz particulièrement néfaste. Ypres fut en effet, en 1915, le théâtre de la première hécatombe due à l'empoisonnement de soldats et civils, tuant, blessant mortellement, brûlant les systèmes respiratoires, et aveuglant ceux qui en furent touchés ou même le respirèrent.

Tout au long des 80 minutes que durent le Parfum d'une fleur lointaine, Aya Tanaka narre la triste épopée de quelques Chinois venus témoigner de leur souffrance au procès qu'ils intentent au gouvernement japonais et filme leur rencontre avec les militants qui ont gagné une première étape en provoquant l'organisation de ce procès. Ces citoyens japonais, régulièrement mis à mal, pris de culpabilité, exigent des autorités de leur pays de prendre leurs responsabilités face à une faute commise par leurs prédécesseurs. Les rencontres se font sous le signe du pathos où s'entremêlent exhibition des lésions et larmes des repentis, rendant ces moments douloureux insupportables. L'intérêt du documentaire réside dans les éclaircissements historiques apportés pour mieux comprendre l'état des relations sino-japonaises mais, malheureusement, sa forme trop explicative affaiblit l'impact du propos.

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