Un film-univers ou les mondes de Yaël André
Il est des films inclassables, uniques presque démesurés qui déboulent un jour dans nos vies et s’y installent pour ne plus nous quitter. Des films qui nous touchent et nous travaillent, nous émeuvent et nous changent. Mais surtout, des films qui, par leur façon, leur style, en un mot leur écriture, nous ouvrent des chemins, tracent des pistes loin du conforme et du connu, nous donnant à respirer l’air des cimes, les vertiges des abîmes, la liberté aventureuse des océans.
Quand je serai dictateur, le dernier film de Yaël André, est certainement de ceux-là, et ce n’est pas peu dire. Avec une passion contagieuse pour le cinéma des origines, celui des grands rêveurs, des voyants et des poètes, elle réalise un véritable tour de force cinématographique, réinventant à tout moment la magie débridée et parfois insolente qui préside à la destinée d’un film.