Le cinéma numérique
Le développement du cinéma numérique dans toute la chaîne cinématographique - de la pré à la post-production -semble bien irréversible dans les années à venir (la pellicule argentique étant amenée à se marginaliser, à jouer le même rôle que le Super 8 aujourd'hui). Depuis le 16 mai 2002, la fabrication du second épisode de Star Wars, l'Attaque des clones de George Lucas nous en a montré le processus: la chaîne numérique a été utilisée de bout en bout et le film diffusé dans le nouveau format (94 salles l'ont diffusé dans le monde). Malgré les nombreux obstacles qu'il rencontre sur sa route, le système en s'améliorant, se généralise lentement. Trop diront certains. C'est que le nouveau standard destiné à remplacer le système analogique a le défaut de ses qualités.
Il traîne encore quelques casseroles derrière lui. La plus importante consiste à s'être aligné longtemps sur la médiocre qualité du broadcast (diffusion télé). Celui-ci ayant des normes très éloignées de l'image cinématographique, de la densité d'informations que celle-ci contient. La seconde, et non des moindres, est l'exemple de l'industrie musicale confrontée, en ce moment même, à un piratage qui met en péril certains labels CD. « Craquer » les logiciels devient de plus en plus facile aux internautes qui désormais téléchargent les films avant même leur sortie en salles. Au point que certains prédisent qu'endiguer la piraterie audiovisuelle sera l'enjeu cinématographique de cette année. Un codage se décode. Certains envisagent de polluer les pirates en leur lançant des virus. Pas moins ! Enfin, une diminution de la fréquentation des salles n'est pas, vous vous en doutez, ce que souhaite actuellement l'industrie cinématographique en général et Hollywood en particulier. La cause en serait, en partie, due à l'explosion du DVD qui sera suivie du Home Cinéma. Un défi auxquelles les salles sont de plus en plus confrontées. Bien que beaucoup d'analystes expliquent que le DVD n'est pas un concurrent mais un complément pour les salles (MK2, en France, vend des DVD dans des boutiques placées à l'entrée de ses salles de même que chez nous l'Arenberg-Galeries).
Il faut savoir qu'aux Etats-Unis la recette des DVD est supérieure à la recette en salles pour un film moyen. Le risque majeur étant que seules les méga productions sur écran géant soient encore diffusées pour les ados qui aiment à sortir en bande. Pour les cinéphiles, espérons que les exploitants puissent diffuser le numérique. Quant à la pellicule argentique elle risque de n'être plus, dans les dix ans à venir, que projetée dans les ciné-clubs. Une façon pour ceux-ci de renaître. Leur effacement progressif ces dernières années ayant été dommageable à la diffusion du cinéma indépendant. Nous comptons d'ailleurs entamer, dans cinergie.be, une série sur ceux-ci. Un réseau de diffusion qui manquait et qui semble refaire surface dans la chaîne cinématographique.