Les Amours d'une blonde
Les fées Rita (Hayworth) et Greta (Garbo) ne se sont pas penchées sur mon berceau pour souffler les poussières d'étoiles qui auraient pu étinceler mon parcours de cinéaste. Du plus loin que je m'en souvienne, c'est probablement dans un trou noir que tout s'est décidé. Ou plutôt, des trous noirs sur un écran blanc et gris qui contrariaient les Amours d'une blonde.Cela se passait à Namur, dans un ciné-club très catholique animé par un abbé très cinéphile qui avait programmé le film de Milos Forman pour l'édification de ses jeunes ouailles. Hélas pour nous, quand la blonde se mit à aimer…
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"Je ne suis pas devenu cinéaste par vocation. Aucune des décisions importantes que j'ai prise dans ma vie n'était le fruit d'une prémiditation rationnelle."
La pellicule même m'intriguaitJe ne suis pas devenu cinéaste par vocation. Aucune des décisions importantes que j'ai prises dans ma vie n'était le fruit d'une préméditation rationnelle, mais plutôt d'une rencontre ou d'un événement fortuit qui m'intriguaient pour une raison mystérieuse.Je pourrais donc m'imaginer que j'ai embrassé cette "carrière" grâce à deux jouets que j'avais reçus comme gosse à l'occasion de la Saint-Nicolas :…
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Flamands rouges !...
Du cinéma d’horreur en Belgique? Qu’est-ce que c’est que ces carabistouilles ? « Comment reconnaît-on un Wallon d'un Flamand ? », demandait Pierre Desproges… « C'est bien simple. Portons un Belge à ébullition. S'il s'insurge ou s'il menace d'en référer à la Ligue des droits de l'homme, c'est un Wallon. S'il se laisse bouillir en disant « Ouille, ça brûlenbeek !», c'est un Flamand. » Pour le cinéma fantastique et d’horreur, c’est pareil : alors que le Wallon ne se mouille pas trop (Fabrice Du Welz étant l’exception qui confirme…
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L’œuvre du graveur, peintre et illustrateur belge Frans Masereel est à redécouvrir en ces temps troublés qui sont les nôtres. Frans Buyens nous l’avait fait connaître avec ses entretiens filmés en 1969, d’une grande connivence avec l’artiste et l’homme, ses valeurs qui illustraient, à travers ses convictions pacifistes, un désir de paix universelle, une conception de l’art à la portée de chacun. Jérôme Laffont prend aujourd’hui le relai à travers son beau film Les mains libres. Il a pris le parti de n’utiliser que les gravures de l’artiste pour en tracer le portrait. Nous l’avons rencontré au Musée d’Ostende lors de la… Lire l'article
Blanche Tirtiaux et Victor-Emmanuel Boinem, ex premiers lauréats du Concours des jeunes critiques, ont tous deux découvert Cannes et son festival, en récompense au soin qu'ils ont mis à l'écriture de leur critique. Curieux de savoir ce qu'ils sont devenus depuis et surtout, ce que leur expérience cannoise leur a apporté dans leur vie professionnelle, nous leur avons proposé une rencontre, un regard croisé. Une découverte pour eux, en fait. Nous n'avions évidemment plus en tête que les lauréats ne se sont jamais croisés. Victor-Emmanuel Boinem avait écrit sur la deuxième Palme d'or des Dardenne, l'Enfant. Il se souvient qu'il avait reçu son… Lire l'article
Accueillis à Graphoui par Ellen Meiresonne et Kim Van Volsom, nous faisons le tour du propriétaire de ce nouveau pôle de création audiovisuelle située à quelques pas de la place Bockstael au nord de Bruxelles. Entre les ateliers de chants féministes, la compagnie des bureaux de productions tels que Cobra Films ou On Mouv' prod et le va- et-vient de la cuisine, s'affaire l'équipe de Graphoui.
« Graphoui est un atelier de production, c'est aussi un CEC ( pour Centre d'Expression et de Créativité ), la différence serait que l'atelier de production se concentre sur des auteurs avec un point de vue d'auteur, des films très spécifiques et personnels tandis que…
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Un nouvel acteur est venu s’ajouter sur le terrain de la distribution cinéma dans notre pays : la petite firme hollandaise Cherry Pickers a en effet décidé d’élargir son territoire à la Belgique. A sa tête, Huub Roelvink, qui nage dans ces eaux-là depuis un certain temps. Auparavant, Huub fut en partie responsable de la programmation du cinéma Kriterion à Amsterdam. Plus récemment, il avait été nommé à la tête de l’annexe cinématographique du « temple de la culture » LUX à Nimègue. En tant qu'ancien directeur d'Imagine pour les Pays-Bas et du Cinéma Delicatessen, le monde de la distribution n’a plus aucun… Lire l'article
Bestioles en fioles
Microcosme effrayant. Microcosme mystérieux. Microcosme méticuleux. Des centaines de milliers de pattes déambulent sous nos pieds, muettes. Et pourtant. Blattoptères, coléoptères, diptères, hyménoptères, lépidoptères, odonates grouillent. Un monde ancestral éphémère nous malmène, nous intrigue et nous effraie. On les touche, on les tape, on les capture, on les écrase, on les fuit. Un monde géant de lilliputiens rouges, dorés, verts, noirs dans lequel s'est immiscé Boris Van der Avoort.
À la fois photographe, monteur de la plupart des films de Thierry de Mey, auteur d'installations vidéo et cinématographiques…
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Les Oreilles du coeur
Pour son premier long-métrage de fiction, Jean-Philippe Martin plonge dans l'univers du son et élabore une enquête amoureuse têtue où la recherche de la vérité évoluera au fil des rencontres et des confrontations.
Ingénieur du son en déprime, Thomas, trentenaire, vit reclus dans le studio d'enregistrement de son patron, mais néanmoins ami. Suite à l'échec d'une liaison amoureuse, il a délaissé sa passion – réaliser des portraits sonores – et se contente de vivoter grâce à des boulots alimentaires et sans intérêt. Sa rencontre avec Amina sur une aire d'autoroute va le bousculer et l'obliger…
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Poubelle la vie !
À Kinshasa, ville-monde, Emmanuel Botalatala est un artiste singulier. Depuis la fin des années 70, il parcourt la cité pour récupérer les matériaux qui serviront à la réalisation de ses tableaux-sculptures, fresques en relief qui racontent l'Afrique, les guerres et l'espoir. À travers ce beau portrait documentaire, Quentin Noirfalisse mène une habile réflexion sur les liens entre pratique artistique, engagement politique, défis environnementaux et contraintes économiques.
Tourné en 2016 alors que Joseph Kabila tente, contre la Constitution, de rester au pouvoir pour un troisième mandat, Le Ministre des poubelles accompagne l'artiste dans son…
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Une troisième édition parue aux Impressions Nouvelles pour le livre chapeauté par Frédéric Sojcher, La direction d'acteur! C'est que le lien intime qu'entretiennent les réalisateurs et metteurs en scène avec leurs acteurs est un sujet peu abordé dans les ouvrages sur le cinéma. Le rôle des uns et des autres a toujours été malaisé à définir. Qui dirige qui? Quand? En amont du tournage? Pendant? Lors du montage? Où réside la limite entre liberté et contrainte de l'acteur? Quelles différences entre la direction d'acteurs au cinéma et au théâtre? Comment un réalisateur choisit-il ses acteurs?
Autant de questions…
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Faire les cents pas, une vie durant
La Chana n'est pas humaine. Elle est bête majestueuse. Beauté profonde aux airs graves. Le regard qui perce et glace. La Chana tape, tape, tape, les pieds dansent, le gauche, le droit, le gauche, le droit. TaTaTaTa, les pas résonnent sans cesse, les bras s'enroulent. La Chana hypnotise, envoûte, blesse, transperce. La Chana s'emballe, La Chana danse. Jusqu'à la fin.
Gitane née à Barcelone en 1946, Antonia Santiago Amador grandit dans la rue, pas d'école pour la chica, elle multiplie les petits boulots. La petite entend déjà les mélodies dans sa tête, le rythme tambourine. Elle est déjà possédée. Dès son plus jeune…
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On ne peut asservir l'homme qui marche, Henri Vincenot
J'avais envie de faire Saint-Jacques de Compostelle. L'idée trottait dans ma tête depuis quelques années, mais ce n'est pas tout de vouloir prendre la route... Ce n'est pas seulement ficeler son baluchon, empoigner son bâton et enfourcher ses petits petons. Non. Il faut une volonté de fer (et des mollets d'acier), il faut oser, tout quitter, s'aimer. À Pâques, je me suis lancée sur le Camino del Norte. C'était le bon moment. Je précise tout de suite que je n'ai fait qu'une portion du chemin, une infime portion, mais suffisante pour comprendre qu'un pèlerin est un étranger. Il laisse derrière lui…
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