Walkabout de Nicolas Roeg
La fin de l’innocence
Walkabout de Nicolas Roeg sort en DVD et plus qu’une bonne surprise, c’est un plaisir nécessaire de pouvoir voir et revoir ce film passionnant, nourri des rêves rebelles de la fin des années soixante et qui, avec une étonnante intelligence, anticipe ce qui allait se jouer d’essentiel dans la critique de notre civilisation et la disparition des mondes indigènes.
Pourtant, résumer ainsi le film de Nicolas Roeg n’est pas lui rendre l'hommage qu'il mérite. Walkabout se présente comme une allégorie grinçante et tragique de cette disparition de formes de vie incompatibles avec le processus de civilisation, formes de vie qui rendent manifeste, dans leurs cris d’agonie, la logique mortifère d’un tel processus, tant pour ceux qui y sont confrontés que pour ceux qui y participent.
Ce DVD important s’accompagne de trois bonus. Le premier donne la parole à l’actrice Jenny Agutter, la jeune adolescente du film, qui aujourd’hui, se souvient de ce que fut l’aventure de Walkabout et permet de mieux comprendre la démarche de Nicolas Roeg et son travail de metteur en scène, particulièrement avec le jeune aborigène, David Gulpilil.
Enfin le troisième bonus, Walkabout, le premier film aborigène ? voit les producteurs du DVD situer le film dans un contexte plus général, celui de la fin des sixties et tenter de comprendre les répercussions et les conséquences qu’un tel film eut tant au niveau d’un éventuel cinéma aborigène que sur l’évolution d'une approche de la question aborigène en Australie et ailleurs.
Distribué par Twin Pics