Ecolo
L'Homme à l'écharpe jaune a fait sienne la morale du Candide de Voltaire. Dans sa maison, les pieds dans l'eau, il cultive ses salades et vit heureux avec pour amis les poissons et cétacés du grand océan. Hélas, le bord de mer n'est plus un refuge pour les poètes quand arrivent les rois du béton et leurs visions mégalos. Etouffé, mis en réserve puis rejeté de son rivage, il ne reste plus à l'homme à l'écharpe jaune qu'à s'enfuir, sur le dos de son ami le grand poisson, jusqu'au pays du rêve "le seul où personne n'est interdit de séjour".
On ne présente plus cette valeur sûre du dessin…
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Politic-Fiction
Georges Sluizer, le réalisateur de Sporloos , de son remake américain Vanishing, de Dark Blood et de Crimetime, nous a proposé en avant première mondiale son tout dernier long métrage The Commissioner. Le réalisateur hollandais, qui compte plusieurs succès à son actif dont une expérience hollywoodienne tout à fait concluante, était l'homme de la situation pour cette grosse coproduction européenne. A noter que c'est la société belge Saga Films qui participe à cette production aux cotés de l'Allemagne et de l'Angleterre. Tiré d'un roman sur les magouilles financières du fonctionnement politique interne de la CEE, le scénario…
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Les Demoiselles de Rochefort
Un gentil petit bistrot inondé de soleil et aux couleurs de sirop Tesseire. Clients et serveurs débordent de joie, de tendresse et d'amour les uns pour les autres. Soudain, une jeune femme entre. Elle est déprimée et morose et brusquement, le temps se couvre, les humeurs changent, la dispute couve, puis gronde.
On est un peu décontenancé en abordant Anouk et les autres : décors, dialogues, lumières, costumes, maquillage, tout est parfaitement agencé et coordonné mais parait tellement artificiel, tellement caricatural. La mièvrerie poussée à l'extrême irrite d'abord, puis intrigue.
Mais tout cela n'est bien sûr qu'apparence pour…
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On achève bien les chevaux
Tenants d'une animation iconoclaste, Vincent Patar et Stéphane Aubier nous ont habitués avec le temps à leur univers impitoyable mais néanmoins mâtiné d'un solide bon sens ardennais.
Par l'absurde, ils passent à la moulinette l'imagerie traditionnelle de notre plat pays, Tout cela est très potache, joyeusement irrespectueux avec des pulsions dévastatrices un peu adolescentes, mais leurs contes animés sont d'une vitalité tellement désarmante que le spectateur ne peut que se prendre au jeu d'un rire réparateur. Aubier et Patar ont créé des personnages avec des dents pour mordre, et leur regard sur le monde - empreint d'une…
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100.000 polars au soleil
A l'arrière d'une camionnette, cinq hommes à la mine patibulaire attendent l'heure H pour passer à l'action et entreprendre le casse du siècle. Travail de professionnels soigneusement préparé ? Faudrait commencer par régler ses montres. Suivent neuf minutes trente de dialogue au hachoir au fil duquel cette apparente organisation va se désagréger comme un bloc de sable.
Sur cette donne minimaliste, Daniel Cooreman avec Les Professionnels entend faire du vrai cinéma, au tempo soigneusement cadencé, au découpage dynamique qui s'efforce de varier au maximum le classique champ-contrechamp auquel le parti pris du film et l'exiguïté du décor…
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Au hasard Balthazar
Une nouvelle pierre vient de s'ajouter à l'édifice du documentaire belge, cette tour de Babel qui n'en finit pas de se construire, tant grande est notre soif de légendes et de réalités, tant fertile est la terre en mentalités qui s'entrechoquent et temps que des cinéastes s'en porteront témoins pour en faire des films. Le documentaire de fiction, Divine Carcasse donc, nous fait observer de l'extérieur le destin d'une vieille Peugeot depuis le jour -pas le premier- où elle a posé ses roues sur terre.
Elle débarque d'un bateau dans le port de Cotonou, au Bénin, où son nouveau propriétaire, un coopérant français, l'attend…
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Le syndrome fourmi
Deux espèces vivantes ont aujourd'hui colonisé la terre : les hommes et les fourmis. Au-delà des similitudes apparentes (organisation sociale, rivalités claniques, guerres impitoyables, ...) les deux races sont totalement différentes.
Si l'homme a conscience de sa responsabilité sociale (de moins en moins, hélas !), il a aussi une appréhension aiguë de son individualité. Les fourmis, elles, semblent vouées corps et âme à la collectivité. De là cette fascination qu'elles ont de tout temps exercé sur les humains. De là aussi le secret de leur incroyable efficacité ? Voire, car le mondes des fourmis est réellement…
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Femmes, femme
La femme de ma vie, sujet éternel s'il en est dans nos sociétés à vocation monogame, est traitée avec bonheur (si j'ose dire) par Stéphane Vuillet. Mené au pas de charge, Le Sourire des femmes a un peps fou.
Caméra à l'épaule, on suit Etienne (avec des plans à moitié flous, des parties d'images surexposées comme si elles étaient brûlées par l'impatience du personnage à stabiliser une vie particulièrement chaotique), un jeune homme qui adore les femmes ou plutôt la femme (bien que Lacan affirme, avec un certain bon sens, que La femme n'existe pas), donc La femme, celle qui contient en elle au moins quatre-vingts ans…
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Les poings dans les poches
La flamme de la révolte est entretenue dans La Trajectoire oblique, film intéressant et agaçant de Dominique Lolhé. L'écran est divisé en deux comme au bon vieux temps de l'avant-garde warholienne.
D'un côté le monde et son spectacle télévisé en permanence : actualités, compétitions sportives, etc. De l'autre deux jeunes gens qui croient faire entendre leur voix dans le concert du monde en jouant les Bonnie and Clyde. Une jeune fille (la stupéfiante Raphaëlle Bruneau de Violette et Framboise) infantilisée par des parents aussi respectables qu'irresponsables rejoint le parcours d'un rejeton de la high society en rupture…
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Hard Target, cible émouvante
Iris d'or de cette 18ème compétition du court-métrage et le prix décerné par les critiques de l'Association professionnelle de la presse cinématographique de Belgique récompensent avec justesse Dear Jean-Claude, un film personnel, au scénario dense, au montage dynamique et aux images traitées de manière éminemment contemporaine (steadycam, recherche des perspectives, rythme syncopé, inserts de bouts de vidéos, d'images TV).
Outre ces qualités purement cinématographiques, Dear Jean-Claude fascine, non tant par le choix de son sujet, que par la manière dont il est abordé. Une vision originale et profondément humaine.…
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La chair de l'orchidée
Doucement de Jacques Decrop nous plonge dans l'intimité d'un couple : "Tu me fais confiance ?", dit-il. "C'est quoi ton truc, le sado-maso ? Vas-y, crache !" demande-t-elle.
- C'est une question d'amour.
- C'est quoi ? Ça fait mal ?
- Oui et non.
Et elle cède à une pratique que se garde de nous révéler le réalisateur (Fist fucking ? Sodomie ?) et que l'amour adoucit (de même que le beurre pour rester cinéphile).
Meurtrie, la fille se demande si son amant l'a possédée par sadisme ou par amour. Ce corps à corps qui devient un corps à coeur semble illustrer ces propos de La Fontaine :…
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Journal d'un curé des villes
La vie d'un curé de grande ville en cette fin de siècle n'est pas de tout repos. Tout comme le commun des mortels, le curé n'arrête pas de courir.
Il est épuisé de tant de visites et de réunions, de rencontres éclairs avec les gens. Même sa messe, il la célèbre en courant. Il culpabilise de ne plus avoir le temps de répondre aux inquiétudes de ses paroissiens, il est lui-même désemparé. Le seul endroit où il arrive à se retrouver, à recouvrer sa foi est cette petite chapelle dédiée à Saint Alba, perdue dans les montagnes, près du village où il a été curé…
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Les mystères de l'ouest (Vlanderen)
Deux jeunes gens jaloux d'un rival plus talentueux qu'eux n'hésitent pas à le jeter plus mort que vif dans le canal. Mais dans ces eaux s'est dilué un mystérieux élixir qui a la propriété de ramener les cadavres à la vie.
Enième version de la nuit de la revanche du retour du fils de la fiancée des morts vivants ? Ben oui, mais une version "à la belge " alors. Striker Bob est d'ores et déjà sélectionné au Festival International du Film fantastique de Bruxelles, rien d'étonnant. Réussir son coup en s'attaquant à un thème aussi éculé n'est pas évident.…
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Affreux, sales et méchants
Enfance pas plus géniale pour la petite héroïne de Noël au balcon. Mal fagotée, la peau du cou coincée dans le zip d'un K-way vinyle vert pomme, elle est traînée par une mère ultra-maquillée, jusqu'à la maison unifamiliale du cher ex, père de la petiote.
Dans ce temple du mauvais goût caricaturant les seventies avec brio (costumes, décors...), Noël réunit une collection rarement égalée de "beaufs", de mamies pleurnichardes et de Playmates 1973 prêtes à se crêper le chignon pour le moindre sein qui pendrait un peu plus que l'autre. Entre ces clones de Deschiens, l'ambiance électrique frise l'hystérie…
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Le Magnifique
Au sortir de la projection de Raymond la science, j'ai vu s'émouvoir le sorcier, Raymundo (Goethaels)... En imperméable de cuir noir, le mythe. Pourtant, si le réalisateur David Mileikowsky se laisse déborder par son admiration pour un "maître à penser" si haut en couleur, le documentaire n'en est pas moins modeste, et extrêmement classique.
Greffant des images d'archives sur un entretien en face à face, il construit la rétrospective de cette fabuleuse carrière de façon à nous faire revivre la tension croissante, jusqu'à l'émotion explosive du couronnement : quand Bernard Tapie l'appelle à la rescousse d'un Olympique…
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