Dans Riot GRRRL, la nouvelle vague, Eva Tonelli nous emmène dans un voyage musical ardent et touchant où nous rencontrons des musiciennes punks de la génération Y dans le milieu depuis les années 80 et de jeunes rappeuses bruxelloises contemporaines de la génération Z dressant toutes un portrait critique et juste sur la place des femmes dans l’univers musical bruxellois.
Riot GRRRL, la nouvelle vague d'Eva Tonelli

Des vidéos des pans de l’histoire punk des années 90 nous révèlent l’association de certaines de ces musiciennes avec les mouvements politiques anarchistes contestataires de l’époque. D’autres images de femmes se produisant sur scène lors de concerts éclatants de la fin du siècle dernier nous font vibrer, rire, mais laissent aussi une impression douce-amère : quelques décennies plus tard, les femmes représentent toujours une minorité des artistes sur la scène musicale bruxelloise, trop souvent à la merci des désirs d’une industrie toujours patriarcale. Alors que dans les années 80, dans l’univers punk, les femmes étaient reléguées au rôle de fan ou de groupie sans pouvoir faire partie d’un groupe, le duo de slameuses et rappeuses Z&T dénonce aujourd’hui les préjugés de certains hommes de l’industrie concernant le slam considéré comme un genre musical dit « gentil », donc plus convenable à leur sexe féminin que le rap, considéré, en filigrane, comme trop agressif. Leurs textes d’une grande crudité et d’une vulgarité désopilante nous transmettent toute leur rage et leur mordant. Anne-Sophie, guitariste du groupe punk actuel Lavender Witch, quant à elle, nous fait part d’un certain syndrome de « l’impostrice » que les femmes ont tendance à ressentir dans le monde de la musique. Ce court-métrage nous rappelle donc que la musique et à travers elle, tant les luttes politiques que l’expulsion de la violence, constituent de grands pouvoirs fédérateurs.